Un expert en assurance, Arnold Samson, est chargé d’un dossier concernant le film “Mirages” que réalise le metteur en scène Pierre Baranne au fin fond de l’Espagne avec sa femme, la vedette Carla Angelli, Gabriel Larcange et une jeune inconnue, Marie, qui interprète le rôle de Sarah.
Le film est arrêté car un décor a brûlé et Marie a disparu, préférant fuir une réalité qu’elle supportait mal.
Avant d’arriver sur les lieux de tournage du film, Arnold croise par hasard Sarah.
A travers les péripéties de son enquête, Arnold recherche Marie, dont l’image ne cesse de le hanter.
Un film d’amour?
Une ballade entre fiction et réalité?
Une enquête policière dans les milieux du cinéma?
Tout cela à la fois. Un spectacle où le personnage principal, Arnold, hésite entre sa propre réalité et le royaume de la fiction où il est sûr de retrouver Sarah.
Un jour de 1982, je descends les Champs-Elysées et croise Maurice Dugowson. Nous avions de la sympathie l’un pour l’autre. Je lui raconte que je n’ai pas eu l’avance sur recettes pour mon prochain film, que je suis en panne, il me dit que son projet de film est bloqué par sa production malgré la présence d’UGC dans le financement parce que le film est trop cher. J’étudie son projet et lui affirme qu’on peut le faire avec les 9 millions de francs trouvés. Il appelle immédiatement UGC et je rencontre Alain Sussfeld qui, d’abord sceptique, se rallie finalement à notre pari. Nous sommes allés tourner à El Rocio, un petit village magnifique non loin de Séville. Tournage mémorable et irréprochable avec Dutronc, Massari, Brialy, et la jolie Gabrielle Lazure qui commençait à cartonner. UGC était content. J’entends encore Sussfeld me proposer de devenir exclusivement producteur et lâcher la réalisation. J’ai failli l’écouter!
René Féret
Je voulais évoquer dans ce film le destin des comédiens, un destin qui me paraît être le “jeu dangereux” par excellence. De quoi sont morts Deweare, Romy Schneider, Marilyn Monroe? Et Sénéchal aussi dans le film? Les comédiens vivent en danger permanent. Ce sont des apprentis-sorciers. Vu de l’extérieur, on pourrait croire qu’ils ont une chance extraordinaire de vivre plusieurs vies dans la vie. Mais ce n’est pas facile de passer son existence à être quelqu’un d’autre. On n’a rien sans rien. Pour se fuir soi-même, rentrer dans la peau d’un, de dix ou de mille autres, il faut avoir un peu vendu son âme, un peu comme Faust. On peut aussi penser que c’est inévitable: les comédiens vivent des choses tellement extraordinaires, tellement intenses (toute une vie en un mois, en une nuit parfois), qu’après cela, il ne peuvent que dégringoler en attendant qu’on leur téléphone… il y avait là quelque chose de très troublant, de fort et fragile à la fois, qui m’intéressait énormément.
Pour Sarah, je me suis souvenu du tournage d’un film de Romain Gary, Les oiseaux vont mourir au Pérou, qui avait lieu sur la côte espagnole où nous sommes allés tourner. L’équipe de Gary est restée en panne pendant trois jours, à cause d’une tempête, les trois jours pendant lesquels je faisais un reportage pour la télévision. Et lorsqu’un tournage s’arrête accidentellement, c’est comme une parenthèse (et c’est dans les parenthèses qu’on se pose des questions). Tout d’un coup, les gens sont perdus, ils ne savent plus à quelle branche se raccrocher, ils sont comme des enfants à qui on a enlevé leur jouet (Brialy le dit dans le film d’ailleurs). Tous les conflits resurgissent, tous les problèmes auxquels on n’a pas le temps de penser quand on travaille.
Maurice Dugowson
Bande annonce
Distribution
Arnold Samson : Jacques Dutronc
Carla Angelli : Léa Massari
Pierre Baranne : Heinz Bennent
Gabriel Larcange : Jean-Claude Brialy
Marie-Sarah : Gabrielle Lazure
Paul Jarry: Gabriel Yared
Maggy : Evelyne Dress
Vacker : Fédérico Santalla
Sénéchal : Jean-Claude Dauphin
Duparc : René Féret
Belge 1 : Gérard Darrieu
Belge 2 : François Perrot
Technique
Réalisateur : Maurice Dugowson
Producteur exécutif : René Féret
Directeur de la photo : Jean-François Robin
Ingénieur du son : Michel Brethez
Perchman : Eric Vaucher
Scripte : Sylvie Koechlin
Chef monteur : Jean-Bernard Bonis
Photographe : Françoise Prouvost
Costumière : Marie-Françoise Pérochon
Décorateur : Carlos Conti
Musique : Gabriel Yared
Photos
Presse
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